À propos de nous




​Fondé en 2018, le Mushin no Ryu est un projet créé à l'initiative de trois amis qui ont étudié ensemble les arts martiaux. Leur objectif : poursuivre la transmission d'un art qu'ils affectionnent, à travers une dimension d'émancipation et d'élévation. Il s'agit autant de la perpétuation d'une méthode que de la construction d'un groupe pérenne au sein duquel l'adhérent peut s'épanouir grâce à son individualité tout en renforçant l'émulation collective.

L'équipe du Mushin no Ryu a entamé sa formation dans les années 2004-2009 au sein du Taiaki dojo et de l'AIRBJ française. Durant plus de cinq ans, ils y bâtirent leurs fondations théoriques et purent y développer leur instinct pédagogique. S'ensuivit une période de trois années durant lesquelles ils poursuivirent leur apprentissage en décortiquant chaque mouvement, chaque situation. Ce travail d'archéologie martiale fut réalisé en dehors du cadre d'un dojo, quotidiennement, en plein air quelque furent les circonstances.

L'équipe du Mushin no Ryu compléta cette recherche avec ce que l'on peut considérer comme un Musha shugyo des temps modernes. Durant trois années, ils arpentèrent la Belgique et la France, cherchant à confronter leur compréhension du Katori à d'autres disciplines et d'autres courants. Cette confrontation devait se dissocier d'intentions belliqueuses. Elle devait se concevoir comme un retour de terrain, de boucle essais-erreurs visant à guider la recherche et affiner l'étude.

En 2018, satisfaits de la voie qu'ils avaient empruntée mais conscients du chemin qu'il restait à parcourir, les trois amis décidèrent de créer une structure propice à l'enseignement. En effet, transmettre permet de confronter ses certitudes tout en solidifiant sa compréhension. L'enjeu était de décortiquer à nouveau tout se qui avait été incorporé trois années durant. Le Mushin no Ryu était né. 

Le nom vient de deux éléments : Mushin et Ryu. Mushin représente un état d'esprit dissocié d'une fixation de pensée ou d'émotion. Il permet ainsi de conserver un esprit ouvert, exempt d'éléments parasites, prompt à englober le complexe. Ryu désigne l'école. Ce choix n'est pas anodin. A travers nos rencontres, nous avons reçu une méthode dans son contexte et sa filiation historique. Nous souhaitons la transmettre, aux côtés de notre faculté à remettre en cause une technique éthérée ou dogmatique. Mushin no Ryu souhaite donc promouvoir l'incarnation d'un art au travers de la capacité d'action et du sens critique.

En 2019 s'ouvre le premier dojo à Louvain-la-Neuve. Il est rapidement suivi en 2020 d'un cours supplémentaire à destination des étudiants de l'UCLouvain, puis en 2022 d'un second dojo à Namur. Conformément aux valeurs séminales de l'école de Katori, chacun est le bienvenu pour se former quelque soit son parcours. Si le partenariat avec deux universités se marie à merveille avec sa dynamique de recherche, le Mushin no Ryu est heureux de compter parmi ses adhérents toute une palette d'horizons qui se mêlent magnifiquement bien. Cette diversité enrichit les échanges sur le tatami et en dehors.

En 2023, cinq membres du Mushin no Ryu intègrent la délégation belge invitée à présenter les arts martiaux à la Cour impériale du Japon. Sous la houlette de la Japan ASBL, le groupe présenta son travail en Katori shinto Ryu à Kyoto, au Butokuden. L'expérience approfondit la compréhension de l'état des arts martiaux dans le monde et offrit une belle perspective de réflexion à long-terme.

Aujourd'hui, le Mushin no Ryu poursuit son objectif principal : une méthode, un groupe. 
Les rencontres se multiplient et apportent chaque jour des découvertes et des discussions des plus intéressantes. Nous serons ravis de pouvoir vous compter parmi elles !

2004-2009

Début de la formation des instructeurs principaux en Katori shinto Ryu

2015

Musha shugyo

2018

Création du Mushin no Ryu

2019

Ouverture du premier dojo à Louvain-la-Neuve

2020

Ouverture d'un cours supplémentaire à destination des étudiants de l'UCLouvain

2022

Ouverture du second dojo à Namur, en partenariat avec l'UNamur

2023

Présentation à Kyoto au sein de la délégation belge invitée par la Cour impériale du Japon

15
Années d'expérience martiale
2
Dojos
5
Instructeurs
35
Adhérents

Une méthode

Notre méthode de travail consiste à articuler la préservation de notre héritage technique traditionnel avec le besoin croissant d’en maintenir l’efficacité réelle. De ce fait, le besoin de contextualisation nous semble essentiel dans le développement d’une approche pédagogique qui accorde autant d’importance à la transmission fidèle du savoir qu’à la liberté de faire évoluer celui-ci. 

Dès lors, nous rythmons la progression de nos élèves autour de trois « temps » didactiques distincts, dont le déroulement progressif assure une évolution technique adaptative et flexible, où personnification et standardisation s’entremêlent autour du développement d’un véritable savoir-faire martial : 

1. Omote (表): Cette première période d’apprentissage est également la plus longue, la plus essentielle et aussi la plus formelle. Durant cette étape pédagogique critique, le pratiquant se voit confronté à un héritage technique exigeant où répétition et théorie sont les maîtres-mots. L’enseignement des kajo, des kamae, mais également des valeurs et de l’histoire de notre école a lieu durant cette période de transfert. 

2. Ura (裏): Ce second temps vise à affuter et à adapter les connaissances formelles précédemment acquises, en permettant au pratiquant une recontextualisation de sa technique à travers une logique martiale plus pragmatique. Toutefois, si cette étape accorde une plus grande flexibilité technique, le surgissement du réel requière également une utilisation plus minutieuse du corps et des connaissances établies auparavant. 

3. Bunkai (分解): Ultime étape de notre méthode d’apprentissage, ce dernier temps pédagogique se concentre sur la capacité du pratiquant à pouvoir adapter et à transformer ses compétences martiales au contact d’un environnement en perpétuelle mutation. Marqué par un souci aigu d’éveiller à la résilience individuelle, ce dernier degré marque l’objectif suprême de notre processus pédagogique, où la technique requière une compréhension maximale afin d’en délivrer tout le potentiel létal.

Un groupe

Le groupe est probablement l'élément le plus important d'un dojo. En raison de l'atmosphère de travail certainement, mais également parce que de sa taille et de sa composition dépendent la manière dont un enseignement peut être intégré dans son intégralité.​

Nous avons à coeur de construire un groupe à l'ambiance familiale favorisant l'échange et l'entraide, dans et en dehors du cours. Si les instructeurs tiennent la place de garant de la transmission, les étudiants sont ceux qui deviennent la mémoire vivante des leçons et permettent l'émulation dans la pratique. 

Notre méthode de travail articule trois temps d'étude : omote - ura - bunkai. Au sein d'un dojo, il convient de mettre en place un espace capable de mobiliser ces temps. Le groupe devient dès lors en quelque-sorte le canal par lequel un espace-temps particulier peut être contenu et exploré. 

1. Si omote (表) est le temps de la formalisation, le groupe qui y correspond le mieux est celui de l'ensemble des membres du dojo. L'apprentissage des bases doit être élargi au plus grand nombre, en même temps, pour assurer la standardisation du processus. Faire usage de la masse est ici vu comme une manière positive d'inculquer un langage commun. C'est le temps de la répétition des gammes, tous ensemble, de la même manière.

2. Si ura (裏) est le temps de la recontextualisation, le groupe qui y correspond le mieux est celui d'un nombre restreint de membres du dojo. C'est sous la structure d'un groupe de travail que peut être libéré le contexte partagé disposé à confronter la technique formalisée aux caractéristiques du réel. Le rôle des instructeurs y est de guider les pratiquants dans la compréhension d'une trame, en stimulant les retours d'expérience. C'est le temps du déchiffrage de partition et de mise en tempo.

3. Si bunkai (分解) est le temps de l'adaptation et de la transformation, le groupe qui y correspond le mieux est le niveau individuel. Livré à lui-même, l'élève apprend à assimiler les particularités de son corps et de son esprit pour transcender la forme et son contexte. Le rôle des instructeurs est d'offrir un échange d'âme à âme, d'un individu à l'autre, en cernant ses forces et faiblesses pour les faire mûrir. C'est le temps de la composition.

Dans ce paradigme, le groupe devient un ensemble de cercles concentriques évoluant simultanément vers un objectif commun : l'intégration totale de l'enseignement dans une atmosphère saine et soudée. La voie est longue et s'arpente plus facilement en étant bien entouré. En bref, notre travail est de vous faire entendre la musique.

L'équipe

François-Guillaume Nihoul

Fondateur et instructeur LLN

Jeune philosophe de 32 ans, François-Guillaume Nihoul travaille comme chercheur au sein du département de sciences de gestion et d’innovation de l’Université de Namur où il poursuit une thèse de doctorat. 

Partageant son amour pour l’exploration spatiale avec sa passion pour la tradition martiale, François-Guillaume est convaincu du rôle central joué par la contextualisation du savoir, ainsi que de l’importance du sens et du pragmatisme technique dans la transmission. Dans cette recherche constante de véracité et de perfection, le retour au corps lui semble, dès lors, une réelle nécessité. En effet, seule la discipline du geste et de son utilisation réelle semblent pouvoir nous affranchir définitivement du mysticisme encouru par l’hyper-intellectualisation des arts-martiaux modernes et leurs nombreux « combats rituels ».

Edouard Xia

Fondateur et instructeur LLN

Juriste et politologue de 27 ans, Edouard Xia oeuvre comme chercheur au sein du département de relations internationales de l'Université catholique de Louvain où il poursuit une thèse de doctorat.

Dévoué à la transmission et adepte du franc partage sur le tatami, Edouard apprécie particulièrement l'échange de connaissances. Sa quête de la compréhension intime de l'art l'amène à arpenter la voie martiale à la recherche de l'excellence. Dans cette perspective, la discipline et la structure lui semblent primordiales afin d'aborder correctement les subtilités et complexités du maniement des armes. De fait, l'exactitude et la précision du geste lui paraissent être les guides vers l'intégration des grands principes fondateurs ainsi que des enseignements techniques.

Adrien Manderlier

Fondateur

Médecin spécialiste en médecine physique et réadaptation de 33 ans, Adrien Manderlier pratique comme spécialiste au centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne en Suisse. 

Ayant débuté sa pratique du Katori Shintô Ryu en 2004 il a connu nombre d'enseignants avant de fonder avec Edouard et François-Guillaume le Mushin no Ryu. Persuadé que la violence n'a pas sa place dans les arts martiaux il a centré sa pratique sur l'échange. Le kajo pratiqué à deux ouvre une dimension interpersonnelle privilégiée où chacun peut s'exprimer bien au-delà des mots. Un travail assidu tisse des liens forts et seule une grande confiance dans son / sa partenaire permet à un budoka d'exprimer le meilleur de lui-même. L'art martial ainsi épuré et bienveillant permet de dépasser sa nature guerrière et d'en faire un art du vivre ensemble.

Arnaud Ilbert

Instructeur Namur

Enseignant de 32 ans, Arnaud Ilbert travaille comme professeur de Français et d’Histoire dans l’enseignement secondaire (5e-6e). Il est le fondateur de l’association Yoroi Sento – Wallonia Bugeikan, un groupe d’échanges martiaux autour de la pratique des armes japonaises en armure. 

Féru d’arts martiaux depuis une quinzaine d’années, Arnaud s’intéresse à l’étude de nombreuses formes d’escrimes. Son attrait pour l’histoire et le contexte matériel du développement des traditions martiales le pousse à questionner les origines des dogmes théoriques et techniques des styles qu’il pratique. Cette recherche historique l’a guidé vers le Katori Shintô Ryu en complément de sa pratique d’autres écoles d’iaïdo (ZNKR-iaï, Muso Shinden Ryu), du kendo et de l’escrime médiévale européenne (XIIIe et XVe). La recherche technique et l’érudition martiale étant au cœur de sa pratique, il met au premier plan l’expérimentation et le partage d’informations.